L'échec de la médecine conventionnelle
« Mon docteur », « notre médecin de famille »…
Il est étrange combien ces deux appellations me semblent aujourd’hui désuètes et si loin de ce qu’elles signifiaient quand j’étais petite. Je n’ai jamais eu de très bons rapports avec les médecins parce que j’ai été tellement malade que je subissais surtout les examens douloureux associés au fait de ne pas me sentir mieux pour autant. J’étais en apparence en bonne santé alors que j’étais loin d’être bien à tous les niveaux.
Quoi qu’il en soit, je passais ma vie chez le médecin et divers spécialistes et en grandissant, il me semblait normal d’avoir recours au médecin comme on va se confier à un ami fiable.
Quand j’y pense, j’ai eu la chance de changer de pays et d’avoir à apprendre à me débrouiller seule, sinon, j’aurais sans doute fini par être une victime supplémentaire de la surmédicalisation et de la confiance aveugle en la blouse blanche.
Je vous raconte cela parce que j’ai sous les yeux les résultats d’une enquête sur l’impact du système de santé sur la capacité des médecins à guérir qui que ce soit.
Cela concerne les médecins américains, mais je pense que leur cas peut tranquillement s’appliquer à n’importe quel autre praticien de médecine conventionnelle.
Sur 13000 praticiens interrogés, 87% sont d’accord pour dire que la profession médicale est en déclin, 58% ne recommanderaient pas cette carrière à leurs enfants, 34% aimeraient se recycler dans autre chose, et 82% pensent que les médecins n’ont que très peu de moyens de changer le système de santé actuel.
La proportion de médecin en burn out augmente. D’après une étude de la Mayo Clinic, la satisfaction des médecins vis à vis de leur vie professionnelle est passée de 49% à 41% comparé à d’autres études antérieures.
Il se trouve qu’ils passent moins d’1/3 de leur temps en face à face avec les patients
Ils passent une à deux heures de leur temps personnel à la maison pour terminer la paperasse
¼ des médecins passe 11 à 20 heures par semaines en remplissage de paperasse non clinique.
La médecine conventionnelle échoue
On ne peut pas guérir quelqu’un en le voyant moins de 15 minutes et en lui prescrivant des médicaments.
On ne peut pas construire une relation de confiance avec quelqu’un en aussi peu de temps. Le problème c’est qu’une médecine impersonnelle produit des soins tout aussi impersonnels, donc, généralisés et pas forcément ceux dont vous, avec vos spécificités, avez besoin.
Le style de vie, nos relations avec notre entourage, notre famille, nos collègues de travail, tout cela devrait être pris en considération, ainsi que nos blocages émotionnels, nos éventuels traumas, nos croyances profondes, notre niveau d’exercice etc…et tout cela n’a pas sa place dans 8 minutes de consultation.
La médecine d’aujourd’hui fonctionne comme une industrie donc les principaux bénéficiaires ne sont pas les patients.
Il est loin le temps où le médecin connaissait ses patients. Il prenait le temps.
Alors aujourd’hui ils prescrivent des tests, des analyses, des procédures souvent en excès pour se protéger des plaintes, du manque de bon résultats : il a des résultats de tests qui prouvent qu’il a cherché à savoir. Mais les tests malheureusement sont loin de suffire et ne sont pas toujours fiables. Ici, aux Etats Unis, on estime que cette sur-prescription de tests coute environ 46 milliards tous les ans. Pour rien.
A coté de cela, le manque de connaissance de leurs patients les empêche de faire les bons tests. Ceux qui réclament qu’on y réfléchisse au lien de penser à ce qui semble le plus évident, ou simplement, à la mode. (oui, il y a des modes, dictées par la sortie de certains médicaments).
A quoi devrait ressembler un bon modèle de soin médical ?
Diminuer l’influence pharmaceutique : les compensations en nature, les diners et diverses stimulants lient les médecins à certains laboratoires pharmaceutiques.
L’intérêt premier du patient se retrouve au second plan dans le choix des traitements largement dominés par la prise de médicaments, dans tous les cas.
Enfin s’évertuer à soigner et non à éliminer les symptômes : pour le moment, les médecins n’ont pas le temps ni les moyens de véritablement traiter une insomnie ou une maladie auto-immune ! Tout ce qu’ils peuvent faire c’est supprimer les symptômes avec des drogues qui imposent un comportement spécifique à l’organisme, une illusion de mieux être.
Changer l’optique des assurances santé : de plus en plus de remboursement concernent des traitements illusoires et non ce qui va éviter une prise de médicament à vie.
On parle de plus en plus de prévention, mais rien n’est fait au niveau des remboursements pour la faciliter. Les mutuelles ont besoin de solutions alternatives qui font prévaloir la santé devant la rentabilité.
Mettre en avant une approche holistique du soin médical : idéalement, si un médecin est indispensable pour établir un diagnostique, un patient devrait être assisté par un nutritionniste, un coach et d’autres professionnels qui forment une équipe dédiée à l’amélioration de sa santé à tous les niveau, inclus son état émotionnel et son niveau de stress. Et pour le moment… c’est à l’état embryonnaire !