Lait de vache : le vrai du faux
Cela n'étonne plus personne de lire ou d'entendre que le lait de vache est en fait bon pour les petits veaux et que pour nous les humains vivant dans un pays industrialisé, c'est quasi un poison. Ceux qui ne le savent pas encore ont séché la gym en sixième...
En fait, ils sont plus nombreux qu'on ne le pense, et c'est sans doute parce que toute une industrie à intérêt à ce qu'ils le soient (nombreux, à continuer à consommer du lait). Du coup, ceux qui savent - qu'il vaut mieux ne pas en consommer -, le gardent pour eux parce que c'est fatiguant à la fin de passer pour des rabat-joie, des obsédés de la nutrition qui se font des films etc... Et bien, pour les deux clans, ceux qui le savent et ceux qui ne le savent pas (que le lait c'est pour les petits veaux etc...), voici quelques faits qui vont peut être remettre les pendules à l'heure en démêlant le vrai du faux.
Ce qu'il faut savoir sur la production de lait
Nous savons que tous les grands pays industrialisés, en Europe ou les États-Unis, disposent d’incroyables stocks de lait, de beurre et de fromage à écouler. C’est d’ailleurs souvent l’armée qui en hérite. Mais pour des raisons économiques, l’agriculture continue à inonder le marché d’une surproduction laitière qui nécessite qu’on entretienne la demande des consommateurs.
Depuis 50 ans, on tente à tout prix de rendre le lait indispensable et bon pour la santé des petits et des grands. J’y ai eu droit à l’école primaire : en hiver le verre de lait chaud… En été, le jus de pomme.
En Chine où le lait de vache ne fait pas partie des denrées traditionnelles (d’ailleurs le litre de lait y est vendu à un prix prohibitif…) on voit de plus en plus de publicité montrant des enfants qui sirotent un berlingot de lait à la paille, on voit des femmes enceintes boire consciencieusement leur quart de litre de lait en attendant le métro, on tombe sur des recettes traditionnelles chinoises recouvertes de gruyère râpé pour faire plus occidental et plus chic !
Le lait : l'ingrédient à rayer de la liste
Dans quasiment tous mes articles, je vous dis que les produits laitiers font partie des aliments à éliminer : Dans le régime anti-candida, ils sont interdits, dans la détox du foie aussi… pour maigrir, il faut les éviter, dans le tao de l’art de manger ils n’existent pas… mais pourquoi me demandez-vous ?
Jusque là, je n’avais que des éléments d’expérience à vous donner et des chiffres concernant le cancer du sein chez les femmes, les sensibilités alimentaires des enfants, les poussées d’acné des ados…
Finalement, les autorités de Harward med. school reconsidèrent le lait
Et puis, je découvre un article (encore un…) dans lequel le Professeur David Ludwig, directeur du « New balance foundation obesity prévention center » et le Dr Willet qui siège au département nutrition de l’école de Harward, aux États Unis, ont publié l’été 2013 un commentaire dans un journal de pédiatrique, appelant leurs pairs à « reconsidérer le rôle du lait de vache dans la nutrition humaine ». Shocking !
Bref, ces deux poids lourds de la nutrition remettent officiellement en cause les décades de bourrage de crane institutionnalisé qui visait à assurer qu’enfants et adultes consomment quotidiennement presque un litre de lait !
Ils annoncent que « les humains n’ont aucun intérêt nutritionnels à consommer du lait animal ». Ils vont jusqu’à préciser qu’on ne préviendra pas l’obésité des enfants en servant du lait demi-écrémé dans les écoles. Et pan dans les dents de l’agriculture et de l’académie des pédiatres.
Bref, d’après eux, le lait ne doit plus faire partie des recommandations nutritionnelles offertes aux petits et grands par le gouvernement, mais que sa consommation doive désormais dépendre d’une préférence personnelle.
Bien sur, certains sont accros au lait ! Certains sont perdus lorsqu’on tente de leur faire choisir des alternatives. On est obligé de leur rappeler combien boire du lait est une habitude complètement étrangère à la nature humaine. Mais, tout de même, cela reste une habitude à changer, et on va tenter de la valider le plus possible avant d'en changer ! Aussi, voici une série de questions/réponses qui devraient lever le voile une bonne fois pour toute sur vos doutes et vos inquiétudes (et vous donner de quoi répondre à votre belle mère si elle critique votre façon de nourrir vos enfants…).
Le vrai et le faux sur le lait
Le lait est un ingrédient essentiel à une bonne alimentation C’est faux !
La seule raison qui pourrait vous faire penser que le lait est bon pour vous est le calcium. Le calcium est un minéral indispensable à notre équilibre, mais le lait est loin d’en être l’unique source, et de plus, c’est loin d’en être la meilleure. Les plantes (surtout les feuilles vertes) sont riches en calcium (à condition d’être bio…) et fournissent en plus les autres nutriments qui vont faciliter la bio-disponibilité et donc, l’absorption de ce calcium.
Bref, un bon assortiment de légumes (crus de préférence) offre un apport minéral plus que suffisant à la santé des os et des dents, sans provoquer la plupart des sensibilités et réactions immunitaires déclenchées par le lait. Au sujet des dents, vous trouverez des informations ici.
Concernant la santé des os, c’est aux États Unis qu’on boit le plus de lait dans le monde, et c’est aussi là qu’on a le niveau le plus élevé de fractures. No comment.
En fait, le professeur Ludwig nous dit que si nous consommons une bonne quantité de légumes, d’oléagineux, de graines et de poisson, nous nous faisons du mal en y ajoutant du lait. Il précise que pour les personnes qui ont cette alimentation de très bonne qualité, ajouter du lait augment les chances de développer certains cancers et autres maladies chroniques. Re-no comment.
En fait, le lien entre le lait et le cancer est bien établi…il faut savoir que chez les enfants en particulier, le facteur de croissance « insulin-like » fourni par le lait encourage la croissance des cellule et décourage leur mort. Alors avec des cellules cancéreuses, imaginez le résultat…
Chez les adultes, en buvant du lait on accroît les risques de cancers de la prostate, du sein et du colon.
Pourquoi ces risques accrus de cancers hormono-dépendant ?
Simplement parce qu’une vache en fin de grossesse produit 33 fois plus œstrogènes qu’une vache qui ne n’est pas enceinte et que œstrogène des vaches et 100 000 fois plus actif que œstrogène environnemental. Bref, un café au lait peut être plus dangereux qu’une eau en bouteille qui a pris le soleil…
2. Si on boit du lait, on se protège de l’ostéoporose : Archi faux!
L’ostéoporose n’a rien à voir avec le lait. Non seulement c’est aux USA qu’on boit le plus de lait et qu’on se casse le plus les os, mais c’est dans les pays où le lait ne fait pas partie des ingrédients traditionnels (comme le Japon) qu’on s’en casse le moins.
En fait, les recherches montrent bien qu’une propension à l’ostéoporose est liée à de la génétique et au style de vie. Dans une des plus rigoureuses études sur le sujet, 78000 femmes ont été suivies sur 12 ans. On a trouvé que celles qui buvaient au moins deux verres de lait par jour ont subi plus de fractures que celles qui n’en buvaient pas.
L’important est de ne pas consommer ce qui pompe le calcium de vos os, à savoir l’acide phytique (voir article sur les dents), la caféine, les protéines animales, l’alcool et l’excès de sel) et de préférer ce qui les préserve (les aliments riches en vitamine D3 comme les sardines). L'important est donc le niveau de minéralisation, dépendant de la qualité de la nutrition et surtout, du niveau d'absorption.
3. Tous les enfants ont besoin de lait. Encore faux
En fait, les seuls enfants qui peuvent bénéficier du lait sont les enfants sous-nourris. C’est à dire, ceux qui vivent dans un pays où il n’y a rien à manger si ce n’est une bouillie pauvre en nutriments. Dans ce cas là bien sûr, le lait risque d’être l’aliment le plus riche de toute leur alimentation.
Mais dans un pays industrialisé où on a accès à trop de calories de mauvaise qualité, ajouter les 12 grammes de sucre fournis par un verre de lait est inutile. Ce sucre là va se transformer en gras, alors que l'enfant pourrait bénéficier d'un gras de bonne qualité nécessaire à la construction de son cerveau. Moins de sucre et de produits raffinés mais plus de bons gras et de produits entiers font la différence dans le niveau nutritionnel des enfants et leur développement.
4. La toxicité physique et mentale entretenue par le lait
En 2011 des chercheurs Espagnols et Marocains on utilisé un système de test ultra sensible pour détecter les divers médicaments présents dans le lait de vache, le lait de chèvre et le lait humain.
Ils sont trouvé de tout...
Des anti-inflammatoires (phénylbutazone, natroxin, diclofenac, flunixine), des antibiotiques (florfenicol), des hormones stéroidiennes, des hormones sexuelles (17 beta estradiol) et surtout, du triclosan, un antifongique qui explique pourquoi le candida albicans résiste aussi bien à ce type de médicaments.
C'est le lait de vache qui a été le plus contaminé. La majorité de ces médicaments sont donnés directement aux vaches.
Ce qu'il faut noter, c'est une drôle de pratique américaine qui peut aussi avoir lieu dans des pays Européens : le FDA, qui contrôle ce qui est ou pas autorisé à être vendu au consommateur, a interdit la vente de certaines vaches pour leur viande à cause de la contamination par médicaments, mais on a autorisé la vente de leur lait. Deux poids deux mesures...
5. Le lait bio est de meilleure qualité que le lait conventionnel. C’est vrai !
C’est vrai simplement parce que les fermiers bio ne donnent pas les antibiotiques et les hormones que les autres donnent à leurs vaches, et de plus, ne leur font pas brouter les pesticides qu’on trouve dans le fourrage des autres (si fourrage il y a…). Mais tous les laits bios ne sont pas égaux… il faut s’assurer que les vaches aient effectivement brouté de l’herbe ! Et qu’on les appelle par leur nom… pas par un numéro. Mais avec tout ça, la sacro-sainte question du calcium subsiste : sans lait, et le calcium alors ?
Et le calcium, sans le lait ?
Enfin, est-il-vraiment nécessaire de le préciser, vous pouvez obtenir tout le calcium dont vous avez besoin sans toucher à un verre de lait! Voici les bonnes sources et leur teneur en mg de calcium ( le lait y figure à titre de point de comparaison):
L’agar agar, 625 mg dans 100 g
Les amandes crues, 378 mg dans 250 ml
Les sardines en boite (avec les arêtes), 325 mg pour 100 g
Le lait entier, 291 mg pour 250 ml
Les graines de sésame grillées, 280 mg pour 30g
Les figues sèches, 269 mg pour 10 figues
Et puis, le jus de carotte, les salades vertes, les épinards etc…
Choisissez les aliments qui ont une bonne teneur nutritive générale! Et puis, je vous rappelle qu'une bonne nourriture ne vous apporte pas grand chose de bon si vous ne pouvez pas en absorber les nutriments. C'est pourquoi, il est important que vous connaissiez ce qui, communément, altère vos capacités de digestion.
Pour en savoir plus, ces articles devraient vous éclairer : candida albicans, inflammation, sensibilités alimentaires.
Et puis, si vous souhaitez apprendre à utiliser moins de lait (ou pas du tout), voici quelques recettes à essayer.